La préparation de la guerre avec la construction de la Ligne Maginot

Pourquoi la ligne Maginot ?

En novembre 1918 les Oberroedernois, comme tous les alsaciens, retrouvent avec joie la patrie française. Le village n’a pas subit de préjudice matériel lié à cette guerre sanglante de 1914-1918. La vie reprend son cours « comme avant » jusqu’au début de la construction de la ligne Maginot. Ce grand chantier a largement bouleversé la vie quotidienne des habitants et dessinait un horizon de guerre sous les yeux d’une population pacifique.

Casemate Oberroedern Nord de nos jours
Casemate Oberroedern Nord de nos jours

Traumatisés par l’invasion allemande par le Nord-est de la France durant la Première Guerre mondiale, le maréchal Pétain et le conseil de guerre valident en 1926 un projet de fortification. Dès 1929, on l’appellera la Ligne Maginot, du nom du ministre de guerre qui obtient les crédits pour la construire. 

Début des travaux

Avant de débuter les travaux sur le ban d’Oberroedern, l’Etat a du acquérir les surfaces nécessaires à l’implantation de ses nombreux ouvrages :

  • Casemate Oberroedern-Sud : 5 000 m²
  • Casemate Oberroedern-Nord : 21 600 m²
  • Casemate Aschbach-Est : 39 390 m²
  • Casemate Aschbach-Ouest : 20 900 m²
  • Chemin d’accès : 24 537 m²
  • Casemate de Hoffen (Eichelberg) : 9 525 m²
  • Casemates de Hoffen (Balzen Acker) : 19 498 m²
  • Abri de Hoffen : 11 171 m²
  • Terrain d’exercice du Mittelfeld : 73 945 m²
  • Réseaux des barbelés : 59 897 m²
  • Casernement et stand de tirs : 112 763 m²
  • Cité des cadres : 12 804 m²
  • Emprises diverses (téléphone…) : 8 000 m²

Soit près de 10% de la surface cultivable d’Oberroedern ! (environ 42 ha pour une surface cultivable de 425 ha). Les témoignages soulignent néanmoins que les indemnités perçues étaient justes et équitables.

Les travaux commencent en 1930 et l’Etat demande un avancement très rapide des travaux. Des ouvriers locaux, mais aussi du reste de la France et de nationalité étrangère (tchèques, italiens, polonais) se relayaient 24h/24 et 7j/7 pour couler les milliers de m3 de béton armé et terminer les travaux dans les délais impartis. L’accueil des ouvriers rend cette période relativement prospère pour Oberroedern.

Schéma définitif de la Ligne fortifiée d'Oberroedern
Schéma définitif de la Ligne fortifiée d’Oberroedern

A l’origine, la ligne fortifiée prévoyait l’implantation d’un ouvrage plus important à Oberroedern, à l’image de celui de Schoenenbourg. Suite à des effondrements de galeries pendant le chantier, à cause d’un sol trop instable, le grand ouvrage prévu initialement a été remplacé par trois plus petits ouvrages : Aschbach-Est, Aschbach-Ouest et Oberroedern-Nord qui était prévue dans le projet initial. Le coût total de l’ensemble des ouvrages est estimé à 20 millions de francs.

Fin des travaux et premier militaire affecté

En 1932, la casemate Oberroedern-Sud est la première a être achevée.

C’est à cette même période que l’adjudant George est le premier militaire affecté au camp encore en chantier. Il s’y installe avec sa famille et notamment sa fille aînée Simone qui deviendra en 1945 institutrice et directrice de l’école d’Oberroedern. Elle épousera Joseph Walter directeur de l’école d’Aschbach et ensemble ils resteront jusque dans les années 2000 très impliqués dans la vie du village.

Casemate Oberroedern Sud de nos jours
Casemate Oberroedern Sud de nos jours

A l’issue de l’achèvement des logements des officiers et sous-officiers et de leurs familles, les enfants du camp ne fréquenteront pas l’école d’Oberroedern mais celle de Leiterswiller qui est plus proche. La caserne d’Oberroedern, conçue pour les hommes gradés, est inaugurée en 1933 en présence de trois officiers généraux. Avant la guerre, la caserne accueille également de nombreux réservistes de l’infanterie et de l’artillerie.

Inauguration des casernements d'Oberrœdern en 1933.

Les travaux se poursuivront jusqu’en 1936 et le commandement des ouvrages sera confié à différents lieutenants ou sous-lieutenants. La casemate Oberroedern-Sud sera commandée par le lieutenant Rieffel 27 ans, ancien instituteur à Leiterswiller. Aschbach-Est (casemate double) est commandée par le lieutenant Raymond Beck, futur général, un Saint-Cyrien de Saverne affecté à la forteresse en 1937. Aschbach-Ouest est commandée par le sous-lieutenant Georges Linger, 36 ans de Kuhlendorf. Hoffen-Est est commandée par le lieutenant René Didier, prêtre du diocèse de Nancy. Oberroedern-Nord (casemate double) est commandée par le lieutenant Vialle.

Evolution dâmographique
Evolution de la démographie à Oberroedern depuis le début du XXè siècle

L’arrivée des militaires et de leur famille au camps d’Oberroedern provoque une augmentation rapide mais de courte durée dans l’évolution démographique du village.

Partie 1/4 : « Des origines d’Oberroedern à la fin de la Grande Guerre en passant par l’Obergericht »

Partie 3/4 : « Oberroedern et les Oberroedernois pendant la Seconde Guerre Mondiale »

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